[En cours] Où l'histoire commença..

Le temps était frais en cette période et la nuit était tombée depuis peu. Là, donc l'ombre apparaissait une silhouette noire. Autour d'elle, un paysage de landes. Des arbres, des arbres jusqu'à perte de vue, des arbres qui s'inclinaient avec douceur sous le souffle du vent. La chaleur sèche de la journée laissait maintenant ressortir les effluves épicées des différentes essences que regorgeait. La nuit permettait le lent éveil de la population de ces lieux, qu'elle soit sifflante, rampante ou parfois tout simplement silencieuse.

La silhouette distinguée un peu plus tôt se trouvait sur un rocher, surplombant une partie de ce magnifique paysage. Silencieuse, elle semblait perdue dans la contemplation de la nature qui s'étendait devant elle..

* Il est bien étrange de penser que tout cela est.. À moi. *

Debout, elle n'en était pas moins immobile. Seul le vent faisait onduler ses cheveux. Vêtue d'une cape de couleur claire, elle pouvait paraître une proie plus que facile pour les prédateurs de la nuit, mais il n'en était rien en réalité. Cette femme était l'Impératrice. Une de celles qui se battaient tous les jours pour étendre leur empire. Si elle avait l'apparence inoffensive, elle en avait l'apparence seulement. Au dessus d'elle, loin dans le ciel, sa flottille attendait ses ordre. Armés jusqu'aux dents, l'Impératrice n'avait nul besoin d'autre protection. Ah et il fallait aussi dire qu'elle était armée. Un fauve n'aurait pas une once de chance en face d'elle.

- .. Flotte numéro un à votre écoute Madame.
- Rejoignez moi à la clairière se situant deux kilomètres plus au Nord.
- Nous y serons dans cinq minutes douze secondes.

Elle rompit le contact. Puis inspira. Une fois. Deux fois.
Il était temps de revenir à des occupations plus habituelles. Le temps des songes se rappellerait bien assez vite à elle. Pivotant, elle observa les étoiles. Elle avait remarqué la clairière en atterrissant et avait parcouru un peu de chemin depuis. C'est donc en observant les étoiles qu'elle prit le chemin du nord.

D'abord, elle marcha. Puis elle trottina. Se laissant soudain emporter par la fraîcheur et la douceur de la nuit étoilée, elle se mit à courir. Il est bien étrange de voir comme vos soucis s'envolent soudainement, comme il est alors facile de ne plus penser à rien. Si ce n'est au vent qui frotte contre votre peau, au froid qui vous pique le nez, ou encore à l'éveil soudain de vos sens à ce qui vous entoure. Le bruit de la faune, la douceur accueillante de la flore... Presque comme dans un rêve, presque dans un autre monde..

Et soudain la lueur blafarde et totalement artificielle qui illumine la forêt.

Poussant un soupire de résignation, elle se remit à marcher, et embarqua dans le vaisseau venu la chercher. Il était temps de revenir aux choses réelles..

Ce court laps de temps sur la planète à l'origine de ce qui est maintenant sa vie aura été bien trop court..